Bien que ne visant aucune femme directement, la déclaration "toutes les femmes sont des salopes" est par elle-même misogyne et porte atteinte à l'image de l'hôpital où l'agent exerce son activité. Compte tenu du comportement général très colérique et agressif de l'intéressé, la sanction de blâme n'apparaît pas disproportionnée.Un agent, recruté en qualité d'aide-soignant titulaire et exerçant les fonctions de brancardier dans un hôpital, s'est vu sanctionner d'un blâme.Il lui était reproché d'avoir tenu des propos misogynes, en déclarant notamment que "toutes les femmes sont des salopes". L'intéressé soutenait que cette déclaration constituait une plaisanterie entre collègues, en référence à un humoriste, en salle de pause et en l'absence de sa supérieure hiérarchique.
Dans un jugement rendu le 6 novembre 2024 (n° 2206134), le tribunal administratif de Toulouse relève que si ces circonstances sont attestées par plusieurs témoignages de ses collègues alors présents, il ressort des pièces du dossier que l'agent, qui avait déjà tenu des propos misogynes, avait refusé de s'excuser de sa conduite. Il ressort en outre d'un compte-rendu d'entretien que l'intéressé y avait adopté un comportement empreint de colère et qu'il avait refusé que lui soit remise la charte institutionnelle de prévention et de lutte contre le harcèlement et toute forme de discrimination à l'hôpital.
Les juges ajoutent que les termes employés, même sur le ton de l'humour, par l'agent, bien que ne visant aucune femme directement, sont par eux-mêmes misogynes et portent en outre atteinte à l'image de l'hôpital. Au regard d'un comportement réitéré et en l'absence de remise en question de l'agent, ces propos sexistes constituent ainsi une faute de nature à justifier une sanction disciplinaire.
Le tribunal retient enfin que si l'intéressé se prévaut de l'absence d'antécédent disciplinaire et de ses qualités professionnelles, il ressort des pièces du dossier, et plus particulièrement des fiches d'évaluation professionnelle, que même s'il a fait preuve d'un comportement en progression concernant la maîtrise de ses émotions et de la communication, il présente un comportement général très colérique et adopte régulièrement une communication inadaptée notamment envers sa hiérarchie, opposant à chaque observation qui lui est faite les difficultés qui résulteraient pour lui de la réorganisation du service de brancardage.
Dans ces conditions, le TA estime que la sanction de blâme n'apparaît pas disproportionnée.