Fiche mémo Qualité et sécurité des actes de téléconsultation et de téléexpertise
En 2018, le financement des actes de téléconsultation (TLC) et de téléexpertise (TLE) entre dans le droit commun.
Afin d’accompagner ce déploiement sur le territoire national et d’assurer la qualité et la sécurité des actes de télécon- sultation et de téléexpertise, la Ministre des Solidarités et de la Santé a saisi la Haute Autorité de santé (HAS) pour « définir les situations cliniques, les champs et les publics pour lesquels les actes de téléconsultation et de téléexpertise devraient être exclus » avec une réponse attendue à la fin du premier trimestre 2018. En complément, la Ministre des Solidarités et de la Santé a demandé que la Haute Autorité de santé élabore « un guide sur le bon usage et la qualité des pratiques de téléconsultation et de téléexpertise incluant des travaux spécifiques sur le bon usage des examens d’imagerie médicale » avec une réponse attendue d’ici fin 2018. Concernant cette deu- xième saisine, un guide sera donc élaboré d’ici la fin de l’année.
Dans le but d’apporter une réponse à la première saisine dans le délai imparti, la HAS a fait le choix d’élaborer la présente fiche à partir de l’analyse de la littérature et de la concertation de parties prenantes.
Cette fiche est accompagnée d’un rapport d’élaboration reprenant notamment les définitions, le cadre légal et réglementaire des actes de téléconsultation et de téléexpertise, l’analyse de la littérature et la synthèse de l’avis des parties prenantes concer- tées. Ce rapport est consultable sur le site internet de la HAS.
À noter : la saisine porte sur les actes de TLC et de TLE tels que définis à l’article R. 6316-1 du code de la santé pu- blique (CSP). En conséquence, cette fiche et le rapport d’élaboration qui l’accompagne ne traitent pas de la réponse médicale apportée dans le cadre de la régulation médicale telle que définie à l’article R. 6316-1 du CSP.
Définition des situations cliniques, des champs et des publics pour lesquels les actes de téléconsultation et de téléexpertise devraient être exclus
L’analyse de la littérature et la concertation des parties prenantes n’ont pas permis d’identifier de situation d’exclusion clinique a priori. En revanche, des critères d’éligibilité à vérifier en amont de la réalisation d’un acte de téléconsultation et de téléexpertise ont été identifiés.
Des recommandations sur le bon usage et la qualité des pratiques sont également identifiées afin d’assurer la qualité et la sécurité des actes de téléconsultation et de téléexpertise. Ces recommandations portent sur trois champs liés à l’organisation, aux matériels et à la mise en œuvre des actes de téléconsultation et de téléexpertise. Ce travail sera poursuivi avec l’élaboration d’un guide sur le bon usage et la qualité des pratiques de téléconsultation et de téléexpertise incluant des travaux spécifiques sur le bon usage des examens d’imagerie médicale.
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Téléconsultation
La téléconsultation1 (TLC) a pour objet de permettre à un professionnel médical2 de donner une consultation à dis- tance à un patient. Un professionnel de santé peut être présent auprès du patient et, le cas échéant, assister le pro- fessionnel médical au cours de la téléconsultation3.
Le recours à la TLC relève d’une décision partagée du patient et du professionnel médical qui va réaliser la TLC. Ce dernier doit juger de la pertinence d’une prise en charge médicale à distance plutôt qu’en présentiel4, 5, 6 (cf. critères d’éligibilité définis ci-dessous).
La TLC est d’autant plus pertinente que la relation patient-professionnel médical est bien établie ; néanmoins, la primo-consultation ne constitue pas un motif d’exclusion a priori.
Éligibilité du patient
Dans le cas où le patient est éligible
Comme dans la pratique médicale en présentiel :
Dans le cas où le patient n’est pas éligible
Le professionnel médical oriente le patient vers une prise en charge adaptée.
Loi « Hôpital, Patients, Santé et Territoires » du 21 juillet 2009 (art. 78) précisée par le décret n° 2010-1229 du 19 octobre 2010 relatif à la télémédecine publié au JORF n° 0245 du 21 octobre 2010.
Médecin, chirurgien-dentiste ou sage-femme.
Les psychologues mentionnés à l’article 44 de la loi n° 85-772 du 25 juillet 1985 portant diverses dispositions d’ordre social, peuvent également être présents auprès du patient.
Article R. 4127-8 du CSP : « Dans les limites fixées par la loi et compte tenu des données acquises de la science, le médecin est libre de ses prescriptions qui seront celles qu’il estime les plus appropriées en la circonstance. Il doit, sans négliger son devoir d’assistance morale, limiter ses prescriptions et ses actes à ce qui est nécessaire à la qualité, à la sécurité et à l’efficacité des soins. Il doit tenir compte des avantages, des inconvénients et des conséquences des différentes investigations et thérapeutiques possibles ».
Article R. 4127-325 du CSP : « Dès lors qu’elle a accepté de répondre à une demande, la sage-femme s’engage à assurer personnellement avec conscience et dévouement les soins conformes aux données scientifiques du moment que requièrent la patiente et le nouveau-né. » Article R. 4127‐233 du CSP : « Le chirurgien‐dentiste qui a accepté de donner des soins à un patient s’oblige : 1. À lui assurer des soins éclai- rés et conformes aux données acquises de la science, soit personnellement, soit lorsque sa conscience le lui commande en faisant appel à un autre chirurgien‐dentiste ou à un médecin ».
Ayants droit, titulaires de l’autorité parentale, conjoint, concubin, curateur, famille, partenaire d’un pacte civil de solidarité (PACS), personne de confiance, proches, tuteur.
L’article 51 de la loi HPST du 21 juillet 2009 permet la mise en place, à titre dérogatoire et à l’initiative des professionnels sur le terrain (inscrits à l’art. L. 4011-1 du code de la santé publique), de transferts d’actes ou d’activités de soins et de réorganisations des modes d’intervention auprès des patients.
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Afin d’assurer la qualité et la sécurité des actes de téléconsultation, la HAS élaborera un guide sur le bon usage et la qualité des pratiques de la téléconsultation incluant des travaux spécifiques sur le bon usage des examens d’imagerie médicale d’ici fin 2018. Ce guide portera notamment sur les champs suivants :
Recommandations organisationnelles
o Pendant la TLC, cela concerne des situations où la TLC ne permet pas une prise en charge perti- nente ; il convient dans ces situations de réorienter le patient ;
o Après la TLC (ex. : nécessité de requérir un spécialiste, mise en place du parcours de santé) notam- ment avec les structures prenant déjà en charge le patient à domicile ;
o Le professionnel médical doit connaitre la localisation exacte du patient (en cas de nécessité d’organiser une prise en charge ou de recontacter le patient si la TLC est interrompue).
Recommandations techniques
CSP).
Pendant la téléconsultation
-Au démarrage de la téléconsultation :
o Authentification du professionnel médical (article R. 6316-3 du CSP) ; oIdentification du patient et, le cas échant, de l’accompagnant.
en charge exclusivement par télémédecine).
Après la téléconsultation
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Téléexpertise
La téléexpertise9 (TLE) a pour objet de permettre à un professionnel médical de solliciter à distance l’avis d’un ou de plusieurs professionnels médicaux en raison de leurs formations ou de leurs compétences particulières, sur la base des informations médicales liées à la prise en charge d’un patient.
Éligibilité de la téléexpertise
-Disponibilité des données médicales du patient nécessaires à la réalisation de l’acte (article R. 6316-3 du CSP).
Dans le cas où la téléexpertise est éligible
Comme dans la pratique médicale en présentiel :
Afin d’assurer la qualité et la sécurité des actes de téléexpertise, la HAS élaborera un guide sur le bon usage et la qualité des pratiques de la téléexpertise, incluant des travaux spécifiques sur le bon usage des examens d’imagerie médicale d’ici fin 2018. Ce guide portera notamment sur les champs suivants :
Recommandations organisationnelles
conclusion d’une convention (article R. 6316-8 du CSP) ;
Recommandations techniques
-Conformité de l’usage des TIC aux règles de sécurité informatique et de confidentialité notamment du RGPD et de la (PGSSI-S) tout le long du processus (données échangées en amont, pendant et après la TLE, ainsi que pour l’archivage des données).
Recommandations de mise en œuvre Avant la téléexpertise
Le professionnel médical requérant :
(article R. 6316-2 du CSP) ;
Pendant la téléexpertise
-Mise à disposition des données médicales du patient nécessaires (article R. 6316-3 du CSP) ; Après la téléexpertise
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Loi « Hôpital, Patients, Santé et Territoires » du 21 juillet 2009 (art. 78) précisée par le décret n° 2010-1229 du 19 octobre 2010 relatif à la télémédecine publié au JORF n° 0245 du 21 octobre 2010.
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