Le syndicat Jeunes Médecins a demandé au juge des référés du Conseil d’Etat d’enjoindre au gouvernement, d’une part, de prononcer un confinement total de la population, d’autre part, de prendre les mesures propres à assurer la production à échelle industrielle de tests de dépistage et le dépistage des personnels médicaux.
Dans son ordonnance rendue le 22 mars 2020, le juge des référés rejette la demande d’un confinement total au motif que :- un confinement total pourrait avoir des implications graves pour la santé de la population ;- la poursuite de certaines activités essentielles (santé, production et distribution alimentaires) implique le maintien d’autres activités dont elles sont tributaires (notamment les transports).
Néanmoins, le juge des référés estime que si l’économie générale des mesures déjà prises ne révèle pas une carence des autorités publiques, la portée de certaines dispositions présente un caractère ambigu au regard en particulier de la teneur des messages d’alerte diffusés à la population.
Ainsi, le Conseil d'Etat enjoint au gouvernement de prendre dans les 48 heures les mesures suivantes :- préciser la portée de la dérogation au confinement pour raison de santé ;- réexaminer, dans le même délai le maintien de la dérogation pour "déplacements brefs, à proximité du domicile" compte tenu des enjeux majeurs de santé publique et de la consigne de confinement ;- évaluer les risques pour la santé publique du maintien en fonctionnement des marchés ouverts, compte tenu de leur taille et de leur niveau de fréquentation.
S’agissant des mesures relatives au dépistage, le juge des référés relève que les autorités ont pris les pour augmenter les capacités de tests dans les meilleurs délais. La limitation, à ce jour, des tests aux seuls personnels de santé présentant des symptômes du virus résulte d’une insuffisante disponibilité des matériels.